- 29 avril 2025

Pourquoi ré(affirmer) son engagement pour la diversité et la non-discrimination au travail en 2025 est fondamental

Depuis presque 40 ans, le réseau Les entreprises pour la Cité accompagne ses membres dans le développement de leur politique d’engagement sociétal. En mobilisant également plus de 5500 signataires de la Charte de la Diversité, notre association démontre que les employeurs en France se sont engagés dans une dynamique responsable socialement, et vertueuse économiquement.

Depuis quelques semaines, des entreprises reçoivent des pressions de l’administration américaine, leur demandant de se conformer à l’esprit de leur nouvelle réglementation « Anti-discrimination » basée sur l’abandon des initiatives en faveur de la diversité et l’inclusion.

Aujourd’hui l’administration américaine renonce à l’Affirmative action dans les Universités et l’Administration, soit. Mais pourquoi serait-on concerné ? La façon dont les Etats-Unis et la France abordent la question des diversités est très différente.

La discrimination positive (ou affirmative action) aux États-Unis est un ensemble de politiques et de pratiques qui visent à augmenter la représentation des groupes historiquement défavorisés, notamment les Afro-Américains, les Latinos, les femmes, et d’autres minorités raciales et ethniques. Il existe ainsi des catégories spécifiques d’origine ethnique dont la « quantification » sert à orienter les politiques de diversité. La discrimination positive aux États-Unis était légale dans certains secteurs comme l’éducation (notamment pour les admissions universitaires) et l’administration publique, avec des obligations spécifiques pour les entreprises ayant des contrats avec le gouvernement fédéral. Dans le secteur privé, l’affirmative action était de toute façon facultative, et les entreprises pouvaient choisir d’adopter des politiques de diversité pour promouvoir l’inclusion. D’ailleurs, malgré la remise en cause de l’Affirmative Action dans l’éducation et l’Administration, certaines entreprises privées ont décidé de ne pas réévaluer leurs politiques diversité et inclusion.

En France, le principe de non-discrimination est central. La Constitution et les lois françaises interdisent la discrimination fondée sur l’origine, la race, le sexe, la religion, etc. Contrairement aux États-Unis, la discrimination positive est interdite. La France privilégie l’égalité des chances et met l’accent sur la république indivisible, où tous les citoyens sont censés être traités de manière égale, sans distinction.
Les obligations légales en France concernent essentiellement l’emploi des personnes en situation de handicap et la promotion de la mixité dans les instances de gouvernance et dans les postes de direction des grandes entreprises (loi Copé-Zimmerman et loi Rixain). Celles-ci restent régis par un principe légal d’équité de traitement. Cet effort n’implique pas de discrimination, mais du volontarisme par exemple pour sensibiliser et former à la lutte contre les stéréotypes, adopter de nouveaux outils de recrutement, identifier de nouveaux viviers de talents, valoriser les filières et de métiers auprès des publics éloignés de l’emploi, être attentif à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, mentorer, former à la prise de poste…

L’amalgame entre la discrimination positive et ces pratiques vertueuses -par ailleurs aujourd’hui indispensables constatant la pénurie de talents dans de nombreux métiers- est dangereux. Car on comprend que sous couvert de chasse à la discrimination positive, c’est en fait l’égalité des chances et l’égalité de traitement qui sont visées.

Les engagements de la Charte de la diversité sont les mêmes depuis 20 ans en France et sont repris depuis par tous les pays de l’Union Européenne.
Nous pouvons en être fiers, mais nous devons en être responsables et votre engagement à nos côtés en dépend.


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