- 5 juillet 2019

Open Society Institute : Echanges sur la naissance d’une charte

A l’invitation de l’Open Society Institute (OSI) qui en collaboration avec plusieurs associations et des entreprises (EY, SAP, LIDL…..) travaillent à l’émergence d’une Charte de la Diversité en Bulgarie, la secrétaire de la Charte s’est rendue à Sofia pour une mission de 2 jours. L’objectif : présenter la Charte française, son histoire, son évolution, ses succès mais également les défis à relever.

Si les valeurs de diversité et d’inclusion portées par les promoteurs de la Charte sont les mêmes, les situations française de 2004 et de la Bulgarie à l’aube de lancer une Charte diffèrent.

Quel était le contexte en 2004 à l’origine du Lancement de la Charte en France ?

En 2004, l’Institut Montaigne a sorti un rapport intitulé « les oubliés de l’égalité des Chances » dont une des propositions était la rédaction d’une Charte de la Diversité pour inciter les entreprises à mener des actions, notamment de recrutement des jeunes des Quartiers. Des universitaires, des « représentants des minorités » et des patrons de grandes entreprises, convaincus du rôle que ces dernières pouvaient jouer pour une meilleure représentation de la société dans un contexte de chômage important, ont rédigé la Charte de la Diversité. L’idée était que si les entreprises représentaient plus la société française, les entreprises et la société se porteraient mieux.

Le contexte de création de la Charte en Bulgarie est-il semblable ?

En Bulgarie, les discriminations ciblent en premier lieu les populations Rom et le mouvement LGBT. C’est une société encore peu sensibilisée à la problématique de la diversité, d’autant qu’à la différence de la France de 2004, le chômage est inférieur à 2%.

Certaines grandes entreprise internationales comme SAP, EY, LIDL ou nationales (TELENOR), sont particulièrement investies dans le projet de Charte ainsi qu’une association représentant les entreprises. Toutefois, le projet de création de la Charte est porté essentiellement par des associations (centre d’étude pour la démocratie, associations féministes, de personnes handicapée, LGBT….).

Quels sont les grands axes sur lesquels vos échanges ont porté lors de l’Open Society Institute ?

Sur l’approche Diversité, les rédacteurs français et bulgares ont partagé sur l’utilité d’avoir un texte qui fédère et donne les grands axes d’action, sur le lien positif entre diversité et performances sociale et économique ainsi que sur l’importance de mobiliser les signataires, afin que quotidiennement ils mettent en œuvre des actions et communiquent les résultats. En effet, de nombreuses Chartes envisagent aujourd’hui de demander à leurs signataires de démontrer qu’ils ont mis en place des actions favorisant l’égalité des chances et l’inclusion.

Quelles sont les prochaines étapes d’avancement ?

Suite aux discussions sur le projet de Charte Bulgare qui devrait être lancée en fin d’année, les échanges ont porté sur les possibilités de poursuivre ce premier contact par des rencontres d’entreprises et de partage de bonnes pratiques.

L’association OSI a développé, avec le soutien de l’Union Européenne Bridge to Business un programme d’aide et soutien aux jeunes diplômés Rom afin de les aider à intégrer des entreprises pour contribuer à l’émergence d’une classe moyenne au sein de la population Rom. Les 121 participants au programme, sélectionnés sur leur motivation sont suivis et accompagnés par OSI et une vingtaine d’entreprises sur 3 ans (coaching, création de réseaux, maintien de la motivation tout au long du programme…..).

Avant même la fin du programme, une trentaine de jeunes a trouvé un emploi, dont seulement 3 dans des entreprises partenaires du programme démontrant ainsi leur grande employabilité et leur capacité à s’intégrer une fois qu’ils ont regagné confiance en eux.


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